Rien n’est plus contagieux que la défaite. Une semaine après le début de la contre-offensive des rebelles prorusses, largement assistés par une Russie qui ne se cache plus guère, l’armée ukrainienne enregistre revers sur revers. Dimanche, elle a même perdu un bateau sur la mer d’Azov, en passe de devenir un lac russe depuis que Poutine a annexé la Crimée. Lundi, elle a été contrainte de se retirer de l’aéroport de Lougansk, un gain stratégique pour les insurgés, dont le prochain objectif est celui de Donetsk. Avec la défaite, surviennent les critiques tous azimuts de la conduite des opérations militaires. Un vrai défi pour le président ukrainien, Petro Porochenko, qui affrontera le 26 octobre son premier test électoral - des élections législatives anticipées - et qui vient d’annoncer à la hâte des remaniements au sein de l’état-major des forces armées.
Kiev peut-il reprendre le dessus ?
«La situation dans la zone de conflit a changé d'une manière radicale, a souligné lundi Porochenko devant l'académie militaire de Kiev. Une agression directe et ouverte a été lancée contre l'Ukraine à partir d'un Etat voisin.» Il ne s'agit pas d'un dérapage verbal : quelques heures plus tard, le ministre de la Défense évoquait «une grande guerre» avec la Russie. L'Ukraine sait qu'elle ne peut mener cette guerre seule. Tous ses efforts ont donc pour but de convaincre Washington et Bruxelles que le conflit est inévitable. Ce week-en