Depuis des mois, la Russie intervient militairement en Ukraine et met en danger la sécurité de l’Europe. Enfin, les opinions européennes en sont informées sans détour. Après avoir tourné autour du pot, nos gouvernements appellent un chat un chat : oui, l’agresseur est russe, la cible est l’Ukraine, et les victimes de l’intervention armée sont les citoyens ukrainiens aujourd’hui, potentiellement d’autres populations voisines de la Russie demain.
Pourquoi a-t-il fallu si longtemps pour regarder les faits en face et modifier la posture diplomatique, politique et militaire des Etats européens ? Qu’est-ce qui a changé cet été ? C’est d’abord l’ampleur du dispositif russe et l’escalade de la violence qui a fait passer le conflit de la subversion à l’attaque directe. Après l’occupation et l’annexion de la Crimée en février-mars, Moscou avait tenté de légitimer la déstabilisation des provinces de l’Est par deux autres «référendums» dans les provinces de Lougansk et Donetsk. Ces votes ont été des mascarades et les «républiques populaires» autoproclamées en avril n’ont jamais pris corps, mais ont permis d’installer des hommes de main à la tête des commandos armés chargés de soustraire ces provinces au gouvernement de Kiev. Ces hommes, certains des citoyens de Russie, ont reçu les titres de «Premier ministre» ou «ministre» et ont fait régner un climat de terreur.
Les populations de l’est de l’Ukraine n’ont pas soutenu l’occupation russe, dite «prorusse», et même si la majorité des Ukrain