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Libération
Décryptage

La Libye déchirée par un conflit à fragmentation

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Plusieurs lignes de fracture traversent le pays, qui a progressivement basculé dans le chaos depuis la chute de Muammar al-Kadhafi, en 2011.
A Benghazi, le 2 juin, durant les affrontements entre les hommes du général Haftar et les islamistes d'Ansar-al-Charia. (Photo Reuters)
publié le 2 septembre 2014 à 18h56

Balkanisation : division en structures autonomes d’un ensemble territorial. Somalisation : morcellement d’un territoire et défaillance du gouvernement. Libyanisation… mélange de balkanisation et de somalisation. Cette dernière définition n’est pas officielle, mais c’est ce qui guette la Libye, menacée d’implosion par des conflits tribaux, géographiques et religieux suite à la chute de Muammar al-Kadhafi, le tout alimenté par la manne pétrolière.

Le pays n'est pas en guerre civile, c'est pire. Il n'a plus de gouvernement depuis le 28 août et deux assemblées législatives, chacune siégeant à un bout du pays, se disputent la légitimité. La guerre civile, les Libyens l'ont connue en 2011. «C'était simple, il y avait ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre Kadhafi, résume Walid al-Greeu, un ancien révolutionnaire. Maintenant, chacun a ses objectifs.» Aujourd'hui, il n'existe pas «un» mais «des» conflits.

Misrata contre Zintan

La bataille de Tripoli est la plus emblématique. Militairement, les brigades de Misrata - fief révolutionnaire situé à 200 km à l’est de Tripoli - ont chassé de la capitale les groupes armés de Zintan - autre bastion révolutionnaire, localisé à 170 km à l’ouest de Tripoli. Politiquement, le combat continue, chaque ville défendant son assemblée législative. Zintan soutien la Chambre des représentants, de tendance modérée, qui siège à Tobrouk (dans l’extrême est du pays) depuis le 4 août. Misrata a rappelé aux affaires, le 25 août, le Congrès national, soit