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Analyse

Paris inquiet de voir le Sahara hors de contrôle

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La France réfléchit sérieusement à une opération militaire multilatérale en Libye, notamment dans le sud.
Des restes d'armes à Waddan en Libye, le 1er novembre 2011 (Photo Philippe Desmazes. AFP)
publié le 2 septembre 2014 à 18h56

«Il faut faire quelque chose.» En quelques semaines, au cœur de l'été, le discours vis-à-vis du chaos en Libye est devenu plus offensif à Paris. Le chef de l'Etat prépare les esprits. «Aujourd'hui, ma plus grande préoccupation, c'est la Libye», déclarait François Hollande le 21 août au Monde. Quelques jours plus tard, lors de la conférence des ambassadeurs à Paris, il appelait l'ONU à agir vite pour éviter l'effondrement complet de la Libye.

Officiellement, trois ans après l’opération «Harmattan» qui a abouti à la chute du colonel Kadhafi, l’heure n’est pas à une nouvelle intervention militaire. Du moins pas encore. Il y a quelques mois, l’ancien chef d’état-major, l’amiral Edouard Guillaud, avait suscité la stupeur en plaidant publiquement pour une intervention internationale en Libye afin d’empêcher les groupes jihadistes actifs dans la bande saharo-sahélienne de se régénérer. Un propos qui n’engage que son auteur, avaient alors tenté de corriger plusieurs hauts responsables français.

«Coalition». Aujourd'hui, l'un d'entre eux affirme qu'«il faut y aller». Mais à certaines conditions : «Il convient de bâtir une coalition au sein de laquelle la France prendra sa part sans assurer le leadership.» Et il ajoute : «La France fera ce qu'elle pourra. Le fardeau doit être partagé. En ce qui nous concerne, nous concentrons nos efforts sur le flanc sud.» Cette inflexion du discours tenu à Paris