Après avoir fait le dos rond durant des mois, Paris a décidé de reporter en novembre la livraison du premier navire de type Mistral vendu à la Russie. A l'issue d'un conseil de défense tenu ce mercredi, l'Elysée «a constaté que, malgré la perspective d'un cessez-le-feu [en Ukraine, ndlr] qui reste à confirmer et à être mis en œuvre, les conditions pour que la France autorise la livraison du premier BPC [Bâtiment de projection et de commandement] ne sont pas à ce jour réunies.» Le Vladivostok devait quitter les chantiers de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) le mois prochain, et 400 marins russes s'entraînent déjà depuis plusieurs semaines à son maniement.
«Pression». L'implication grandissante des forces de Moscou dans l'est de l'Ukraine est à l'origine d'une décision annoncée à la veille du sommet de l'Otan au Pays de Galles, où le conflit va occuper l'essentiel des discussions. «Cela va permettre de dégonfler un peu la pression, car nos alliés nous attendaient au tournant à ce sujet», explique Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique. «Cette vente n'est pas la bienvenue, compte tenu de ce qui se passe dans cette partie du monde», avait déclaré à Strasbourg, quelques heures avant l'annonce de l'Elysée, l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Union européenne, Anthony Gardner.
Après avoir longtemps espéré une «désescalade» de la crise en Ukraine, les autorit