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Un goût de guerre froide réchauffée

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Le sommet de l’Otan qui s’est ouvert jeudi à Newport, au pays de Galles, est entièrement focalisé sur la question du soutien à l’Ukraine face à l’offensive russe.
La cérémonie d'ouverture du sommet de l'Otan à Newport, au pays de Galles, jeudi. (Photo Larry Downing. Reuters)
publié le 4 septembre 2014 à 19h56

Le minuscule engin bourdonne au-dessus de la tête de la policière. Agacée, elle esquisse un geste pour l'écarter. «Arrête malheureuse ! C'est un drone», rigole un soldat. Les inévitables moutons qui pâturent en bordure du Celtic Manor, à Newport, dans le sud du pays de Galles, ne bronchent pas plus que cela face au déferlement de sécurité qui entoure ce sommet de l'Otan. Le dernier au Royaume-Uni remonte à juillet 1990, à Londres. Margaret Thatcher vivait ses derniers mois de pouvoir, la guerre froide était officiellement terminée et l'Otan perdait un peu de sa raison d'être. Jeudi, les effluves d'une époque que l'on croyait révolue ont imprégné les diverses déclarations des quelque 60 chefs d'Etat et de gouvernement réunis. La Russie est redevenue l'empêcheuse de tourner en rond.

Avant même l'ouverture officielle à la mi-journée, le secrétaire général de l'Otan, le Danois Anders Fogh Rasmussen, posait clairement les enjeux de ce sommet, «l'un des plus importants de l'histoire de l'Alliance». Où la situation en Ukraine a acquis la prééminence sur toutes les autres questions, même si la menace en Irak et en Syrie de l'organisation terroriste de l'Etat islamique (EI) devait être aussi abordée, notamment lors d'un dîner de travail dans la soirée.

Revers. Au fil des heures, les déclarations n'ont cessé d'alterner entre avertissements menaçants et tentatives d'apaisement. Anders Fogh Rasmussen a ainsi clairement mis en doute l