Quelques jours après que les premiers F16 israéliens ont lancé l’opération «Bordure protectrice» à Gaza, le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, était gratifié d’un soutien de plus de 85% de sa population dans les sondages. Au 25 août, une chaîne de télévision révélait que sa popularité était tombée à 38%. Que s’est-il passé durant cet été pour que l’appui au Premier ministre s’effondre ?
Mi-août, l’affaire semblait réglée. Israël avait accepté un nouveau cessez-le-feu à Gaza, les réservistes étaient rentrés à la maison et les habitants des villages israéliens situés à la lisière du petit territoire palestinien avaient été encouragés à retourner chez eux. Sauf qu’une fois encore, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Les salves de roquettes tirées depuis Gaza ont repris, les obus de mortier (que le système de défense antimissiles Dôme de fer n’arrive pas à pulvériser) se sont à nouveau abattus sur les localités du sud du pays, entraînant un sanglant retour aux hostilités. Chez les Israéliens, les hoquets sans fin de cette guerre de cinquante jours ont laissé la désagréable impression que leur Premier ministre et son ministre de la Défense, Moshe Yaalon, ne conduisaient pas le fil des événements, mais n’appliquaient qu’une tactique de ripostes au coup par coup face au jusqu’au-boutisme du Hamas. Même l’une des dernières actions militaires, patiemment peaufinée par les services de renseignement, l’assassinat de Mohamed Deif - commandant des brigades Ezzedine al-Qassa