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Libération
Vu de Vienne

Les buveurs de schnaps n’ont qu’à bien se tenir

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La ville de Vienne vient de dévoiler son ambitieux plan de lutte contre l’alcoolisme: après les Français et les Portugais, Autrichiens sont les plus gros buveurs du continent.
Une terrasse à Vienne, en 2010. (Photo Heinz-Peter Bader. Reuters)
publié le 5 septembre 2014 à 19h56
(mis à jour le 8 septembre 2014 à 10h49)

Alors que la future loi de santé publique arrive en Conseil des ministres ce mois-ci en France et qu'aucune disposition concrète sur l'alcool n'a été présentée, voici un projet pilote qui devrait intéresser la ministre de la Santé, Marisol Touraine. La ville de Vienne vient de dévoiler son ambitieux plan de lutte contre l'alcoolisme. Car de ce côté-ci des Alpes comme dans l'Hexagone, l'heure est grave selon l'OCDE : après les Français et les Portugais, les habitants du pays du schnaps sont les plus gros buveurs du continent. Dans leurs Heuriger, leurs Beisln et autres troquets, si représentatifs de l'art de vivre à la viennoise, on ingurgite presque treize litres d'alcool par an et par habitant… Un penchant pour la bouteille qui coûte, selon l'Institut des hautes études (IHS), 0,25 point annuel de PIB à l'Autriche.

Le pays de Sissi est un grand producteur de bière, mais il offre aussi de très bons vins et, jusqu'à maintenant, personne n'avait voulu affronter les puissants lobbys du secteur. Mais les temps changent. Avec la crise, qui petit à petit gagne aussi les économies fortes du continent, on ne peut plus se laisser aller. En Autriche, où les Länder ont autorité sur les questions de santé publique, l'adjointe à la santé de la ville-Etat de Vienne, Sonja Wehsely, a décidé de s'emparer du problème. Elle a convaincu les caisses d'assurance-maladie et de retraite de participer à la création d'une structure inédite, regroupant des médecins, des psychologues e