Sur la départementale qui sort de Marioupol, il suffit de faire 20 kilomètres dans la direction de l'est pour tomber sur le premier barrage de la DNR, la république prorusse autoproclamée de Donetsk. Samedi, ce barrage improvisé, fait de morceaux de chars ukrainiens détruits dans la bataille de la veille, était tenu par trois soldats aux uniformes fatigués, la kalachnikov au pied. C'est de nous qu'ils apprennent qu'un cessez-le-feu est entré en vigueur la veille à 18 heures. Ils sont là depuis vendredi. «Qu'est-ce que ça a tiré !!» clament-ils. Ils ne disposeraient même pas d'un téléphone. On n'ose à peine les croire, et on sort les nôtres. Pas de réseau… Drôle d'armée sans moyens de communication. Mais des moyens de destruction, en revanche, les prorusses en ont à profusion, à voir le nombre de carcasses de blindés et d'obusiers ukrainiens qui parsèment les routes.
«Au fait, quel jour on est ?» interroge un des trois troufions ahuri qui arbore en rosette un ruban de saint Georges, le signe de reconnaissance hérité du tsarisme. «Un cessez-le-feu, c'est une bonne chose. Les gens sont fatigués de la guerre. Je veux rentrer chez moi, voir ma femme et mes enfants. Je ne devrais pas être ici. Ma place est à l'école», dit Alexandre, un instituteur de 30 ans qui vit à Donetsk mais combat depuis deux mois dans les troupes de la DNR.
Confus. Toujours en direction de l'est, la nationale s'arrête, ce samedi, à Chirokine, un