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Libération
Récit

Le spectre d’Ebola mobilise la Côte-d’Ivoire

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Epargné jusqu’à présent, le pays dispose d’un plan de prévention efficace.
Dans les tribunes de la rencontre Côté d'Ivoire-Sierra Leone samedi, à Abidjan. (Photo Luc Gnago. Reuters)
publié le 8 septembre 2014 à 18h36
(mis à jour le 9 septembre 2014 à 9h30)

«Le risque Ebola est réel» : fin août déjà, des millions d'Ivoiriens reçoivent par SMS une formule martelée depuis des mois par leur gouvernement. Le ton est clinique. «Ne pas chasser, manipuler et manger la viande de brousse. Evitez les contacts avec les animaux et les cadavres.» Une communication de masse qui n'oublie personne, et surtout pas les leaders communautaires ou religieux, les autorités locales, les directeurs d'écoles ou d'universités… Tous ont reçu des consignes à transmettre aux populations concernées. Les imams invitent désormais les fidèles à réaliser leurs ablutions chez eux plutôt que dans les sanitaires des mosquées. Les professeurs de collège exhortent leurs élèves à ne plus se faire la bise. Les médias relaient le message jusqu'à l'exagération. Ebola s'invite en caractères saturés en une des quotidiens ivoiriens.

Frontières. Les ventes de flacons de gel antiseptique flambent. «J'en ai un sur mon bureau, un dans ma voiture et un autre chez moi», énumère Fatou Camara, une jeune cadre abidjanaise. Le centre d'appel dédié à la maladie est débordé, avec plus de 3 000 coups de téléphone par jour. Depuis le rebond épidémique en juin dernier, la psychose est plus intense. «Dans mon entreprise, même ceux qui prenaient la chose à la légère, qui continuaient à chasser le gibier envers et contre tout, respectent désormais les consignes», note avec surprise Marie, une Française trentenaire.

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