L’invasion, l’étranger et la peur des épidémies. Quelques semaines après son alliance au Parlement européen avec le xénophobe britannique Nigel Farage, Beppe Grillo a fait une rentrée tonitruante en Italie. Malgré les règlements de compte internes, son mouvement populiste représente encore, un an et demi après les législatives, plus d’un citoyen sur cinq.
En stigmatisant les immigrés qui ramèneraient la tuberculose dans la péninsule, le fondateur du Mouvement Cinq Etoiles (M5S) a repris les vieilles lunes de l'extrême droite. Sur son blog, l'un des plus suivis en Italie, le comique transformé en tribun politique s'est ainsi insurgé : «Nous voulons réimporter la tuberculose, réimportons-là ! Mais faisons-le en toute transparence.» Selon lui et sur la base des déclarations d'un syndicaliste de droite de la police, 40 fonctionnaires seraient victimes de cette maladie après avoir contrôlé des étrangers débarqués en Italie. Et les 50 000 membres des forces de l'ordre chargés du sauvetage et de la gestion des migrants seraient dans l'angoisse d'être contaminés.
«Pour éviter le tabou du racisme, on se retrouve dans la situation grotesque où les Etats africains ferment leurs frontières à cause d'Ebola, […] tandis que nous, on laisse nos portes grandes ouvertes sans faire le moindre contrôle sur les gens qui arrivent, d'on ne sait où, dans notre pays», a lancé Grillo. Faute de moyens, nombre de policiers en Sicile interviennent sans masques ni gants protecteurs. Mais