Les indépendantistes catalans ont le sens des symboles. Aujourd'hui, la Diada, fête «nationale» de cette région espagnole, a été fêtée en grande pompe dans les rues de Barcelone pour clamer «le droit de décider». Il fallait bien fixer une heure chargée de sens pour défendre la tenue du référendum prévu le 9 novembre.
Ce sera 17h14. Pas une minute de plus ou de moins. A 17h14 pétantes, des dizaines de milliers de séparatistes couverts du drapeau sang et or barrés d'une étoile bleue s'époumoneront dans une même clameur. Vu du ciel, cet après-midi, on devrait voir un immense «V» humain s'étalant le long de la Gran Via et de la Diagonal, deux immenses artères traversant tout Barcelone. L'angle de ce «V» se situe sur la place de Glories, où se dresse la célèbre tour phallique Agbar dessinée par Jean Nouvel, et pour l'occasion le centre nerveux de cette mobilisation monstre. Un «V» pour «vote» (ou «victoire», c'est selon), en référence au référendum annoncé. Un scrutin promis par les nationalistes au pouvoir régional, mais décrié par Madrid qui assure, via le Premier ministre Mariano Rajoy, que «jamais cette initiative illégale n'aura lieu».
Pourquoi 17h14? Parce qu'en 1714, un 11 septembre bien entendu, les troupes franco-espagnoles guerroyant pour le compte des Bourbons mettaient à genoux la ville de Barcelone, au terme de quatorze mois d'un siège décisif au cours de cette sanglante guerre de succession. En face, les soldats et les civils alignés sur les