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Libération
Décryptage

Etat islamique : quatre questions pour une coalition

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Les frappes aériennes suffiront-elles contre les jihadistes ? La stratégie est-elle applicable en Syrie ? Les pays arabes sont-ils des partenaires fiables ? L'opération est-elle légale ? Explications.
Le déploiement de l'Etat islamique en Syrie et en Irak. (Ide pour Liberation)
publié le 11 septembre 2014 à 18h21

Dans une allocution télévisée, Barack Obama a annoncé mercredi sa volonté de combattre et «finalement détruire» l'Etat islamique en Irak comme en Syrie, se déclarant prêt à renforcer et étendre les frappes aériennes. Il a ainsi engagé son pays dans un nouveau conflit alors même qu'il voulait être le président du désengagement américain (en Irak et en Afghanistan).

Des frappes aériennes suffiront-elles en Irak ?

L'exemple irakien le prouve : les frappes aériennes freinent l'Etat islamique mais rien n'indique qu'elles permettront de l'écraser. Depuis le 8 août, premier jour des frappes américaines en Irak, Daech (l'acronyme arabe de l'organisation jihadiste), n'a plus gagné de territoire. Il a même dû reculer, perdant notamment le contrôle du stratégique barrage de Mossoul.

Jusque-là, les jihadistes semblaient invincibles. Après avoir pris Fallouja, en janvier 2014, ils ont lancé en juin une offensive éclair sur Mossoul, la deuxième ville du pays, prise en moins d’une journée. Ils ont continué à progresser, portant les combats à quelques dizaines de kilomètres de Bagdad. La déroute de l’armée irakienne leur a permis de récupérer de l’armement, parfois fourni à Bagdad par les Etats-Unis, dont des blindés Humvee mais aussi de l’artillerie lourde et des tanks datant de l’ère soviétique.

Une partie de cet arsenal a aussitôt été transféré dans la Syrie voisine, principalement à Raqqa, ville du nord-est