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Libération
Récit

Fukushima : le témoignage inédit de l’homme qui a évité le pire

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Dans une audition qui ne fait surface qu’aujourd’hui, le directeur de la centrale en mars 2011 met en cause la gestion de la crise par le gouvernement et Tepco, l’opérateur.
Vue aérienne de la centrale de Fukushima, datant du 24 mars 2011, quelques jours après sa destruction par un tsunami (Photo AFP)
publié le 11 septembre 2014 à 17h23

C’est un témoignage de première main qui a valeur de document historique. Il émane de celui qui a évité le pire à la centrale de Fukushima Daiichi après le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. Masao Yoshida était aux manettes du site quand la catastrophe naturelle a viré à l’accident nucléaire planétaire. Trois ans et demi jour pour jour après le 11 mars, le gouvernement japonais a publié ce jeudi les auditions de 19 des protagonistes de la crise de l’accident, dont celle du directeur de la centrale, reprises par la presse japonaise.

Décédé d'un cancer l'année dernière, Masao Yoshida avait passé près d'une trentaine d'heures entre juillet et novembre 2011 à raconter cette crise à un groupe d'enquêteurs gouvernementaux. Ces auditions ne devaient pas être publiées, mais deux journaux, dont l'Asahi Shimbun en août, avaient publié de larges extraits. Sous la pression des médias, le gouvernement japonais a finalement décidé de rendre public ce document unique sur la plus grave crise nucléaire depuis Tchernobyl en 1986. Quitte à contredire les dernières volontés du patron de Fukushima qui ne souhaitait pas que ses propos soient publiés.

Au cours de ses longues interviews, Masao Yoshida revient longuement sur le début de la crise, les actions et les errements des techniciens, le travail dans l'extrême urgence et la peur, en plein «désespoir» et avec le pressentiment du «désastre» à