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Interview

«Les Ecossais ont toujours été plus à gauche que les Anglais»

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L'Ecosse refuse l'indépendancedossier
A quelques jours d'un référendum qui s'annonce serré, l'éclairage de Fiona Simpkins, spécialiste de l'Ecosse contemporaine.
Le chardon, emblème de l'Ecosse. (Photo Suzanne Plunkett. Reuters)
publié le 13 septembre 2014 à 8h34

Après trois siècles d’entente avec l’Angleterre, l’Ecosse pourrait larguer les amarres lors du référendum du jeudi 18 septembre, qui s’annonce beaucoup plus serré que prévu. Pourquoi cette volonté d’indépendance? L’éclairage de la franco-écossaise Fiona Simpkins, maître de conférences, spécialiste de l’Ecosse contemporaine à l’université Lyon-2.

Quand a émergé le mouvement séparatiste en Ecosse ?

Au début du XXe siècle. Le Scottish National Party [SNP, parti de centre gauche indépendantiste, au pouvoir aujourd'hui au Parlement semi-autonome écossais, ndlr] est né en 1934 du rassemblement de plusieurs partis nationalistes. Mais c'est dans les années soixante qu'il est réellement monté en puissance. Le mouvement séparatiste écossais a longtemps été divisé entre les «gradualistes», qui prônent une avancée par palier vers l'indépendance, et les «fondamentalistes», qui considèrent qu'il n'y a pas d'option intermédiaire possible. En 1979, un premier référendum sur la dévolution, c'est-à-dire la décentralisation de Westminster vers un Parlement écossais, a tourné au fiasco. Le SNP s'est alors retrouvé en position très délicate. Ce sont finalement les travaillistes qui ont porté le projet de Parlement écossais, mis en place en 1999 au terme d'un travail de consensus politique assez remarquable. Le SNP a largement profité de cette victoire et son accession à la majorité absolue au Parlement en 2011 lui a permis d'imposer le référendum d'indépendance du 18 septembre.

Depuis trois siècles, Ecosse et Angleterre vivent plutôt en bonne entente. Pourquoi vouloir couper les ponts ?

Au XVIIIe et XIXe siècle, l'E