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Libération
EDITORIAL

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publié le 14 septembre 2014 à 19h36

La décapitation diffusée samedi de l'otage écossais David Haines confirme, s'il en était besoin, que l'Etat islamique est une «bande d'égorgeurs», comme le veut Laurent Fabius. Mais, le limiter à ce qualificatif ne saurait expliquer la guerre lancée par Obama et suivie par une large coalition de pays, dont la France et quelques alliés arabes résipiscents. Comme le rappelait notre spécialiste Jean-Pierre Perrin, bien nommer et bien connaître son ennemi aidera à le combattre et, peut-être, à le vaincre. L'Etat islamique est bien un Etat, même s'il ne recouvre pas les critères westphaliens, occupant des provinces entières en Irak et en Syrie, dont il prétend faire un califat. Son armée est nombreuse et puissante, plus de 30 000 hommes déterminés et fanatisés, même s'ils n'ont ni uniformes ni casernes. Enfin, ses finances sont florissantes grâce aux rançons des otages, aux revenus du pétrole et aux pillages. L'EI est certainement le groupe terroriste le plus nanti de l'histoire.

Contre cet ennemi puissant, la guerre sera longue et difficile. La victoire ne tombera pas du ciel : les drones, Rafale ou F15, aussi sophistiqués soient-ils, ne suffiront pas à vaincre ces hommes qui se fondent parmi des populations qui leur sont souvent acquises. L’EI joue ainsi en Irak sur la volonté de revanche des sunnites maltraités par les gouvernements chiites soutenus par les Etats-Unis, corrompus et détestés. Enfin, quel peut être le statut et la légalité d’opérations contre l’EI en Syr