C'est un coup de massue qui s'est abattu sur la Suède dimanche soir. Non seulement le parti d'extrême droite des Démocrates de Suède (SD) gagne 12,9% des voix, doublant son score de 2010, mais la gauche, qui remporte l'élection devant la coalition libérale sortante, est privée de majorité au Parlement. En plus de composer avec les Verts et l'extrême gauche, le leader du Parti social-démocrate, Stefan Löfven, va donc devoir flirter avec la droite s'il veut gouverner. Les éditorialistes n'hésitent pas à parler d'un «cauchemar parlementaire», certains évoquant même la tenue d'élections anticipées avant la fin de la mandature.
Jimmie Akesson, 35 ans, lunettes noires et raie sur le côté, fanfaronne. Le grand vainqueur de ce scrutin, c’est lui. Quatre ans seulement après son entrée au Parlement, son parti, le SD, devient la troisième formation du pays après les sociaux-démocrates et les conservateurs. L’extrême droite décroche 49 sièges au Parlement (sur 349). Même succès aux élections locales, où il prend des sièges dans tous les conseils municipaux, à l’exception de sept villes, avec des scores supérieurs à 30% dans le sud du pays. Stockholm n’est pas épargné : alors que le SD n’y avait obtenu que 2,6% des voix en 2010, le parti y double son score.
Polissage. C'en est donc fini de l'exception suédoise. A la différence de la plupart de ses voisins européens, le royaume était parvenu, jusqu'à présent, à contenir la progression de l'extr