Un saut dans l’inconnu. A deux jours du référendum d’autodétermination écossais, bien des enjeux restent incertains. Le cas est inédit et les conséquences d’une indépendance, qui feront l’objet de longues négociations, pas toujours prévisibles. Pas de quoi éclairer la lanterne des derniers indécis.
Avec ou sans la livre sterling ?
C’est sur la question technique de la monnaie que s’est focalisé le débat. Une Ecosse indépendante pourra-t-elle garder la livre sterling ? Pour rassurer les entreprises et les marchés, Alex Salmond, le Premier ministre indépendantiste écossais, assure que oui. L’idée serait de conclure une union monétaire avec Londres sous l’égide de la Banque d’Angleterre (BoE), prêteuse de dernier ressort. Mais les trois principaux partis de Westminster (conservateur, libéral-démocrate et travailliste) y sont clairement opposés. Salmond a rétorqué en prévenant que ce serait donnant-donnant : si Londres refuse l’union monétaire, l’Ecosse ne rembourserait pas sa quote-part de la dette publique britannique, calculée au prorata de la population. Le pari indépendantiste est risqué: pour le Prix Nobel d’économie Paul Krugman, l’indépendance combinée au maintien de la livre mènerait au désastre.
Une Ecosse indépendante pourrait toujours utiliser la livre sterling sans l'accord de Londres, selon un scénario appelé «sterlingisation» ou «livre Panama». Mais elle serait soumise à la politique monétaire fixée à Londres et devrait constituer elle-même une réserve de fonds d'au moins 20 milli