Debout sur une table, Katrina Headley donne les dernières consignes : «Demandez aux gens pour qui ils votent et à quelle heure ils votent. Si vous tombez sur des pro-oui, n'insistez pas. Rappelez-vous, chaque vote compte. Des questions ?» Le local unioniste du centre d'Edimbourg est rempli comme un œuf. Quelques mains se lèvent. «Si on tombe sur des indécis ?» Dans les rangs une réponse fuse. «Dites-leur qu'en cas d'indépendance le gouvernement écossais devra couper 450 millions de livres [566 millions d'euros] dans le budget du NHS [le système de santé] pour compenser le trou des finances publiques.» Le leader du camp du oui, Alex Salmond, a formellement démenti cette information sortie mardi dans les médias écossais, mais qu'importe, la campagne est dans sa dernière ligne droite, la bataille archiserrée, tout argument est bon à prendre. Le camp du non, parti en retard, moins organisé que le oui et trop axé sur une campagne négative, met les bouchées doubles.
Katrina motive les troupes pro-non. (Photo C.B.)
Godfrey, 80 ans, Anglais pro-non venu spécialement des Midlands anglaises pour mener campagne. (Photo C.B.)
On emboîte le pas à Cathy, Alistair, Peter, Liz, Gareth et Celia, direction le quartier de Leith, l'ancien port d'Edimbourg, quartier tranquille où se mêlent classes populaires et classes moyennes. Le petit échantillon de volontaires est représentatif : sur six personnes, des jeunes, des vieux, des travaillistes, des