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TRIBUNE

L’apatridie, vivre sans exister

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La cantatrice Barbara Hendricks s'engage auprès du Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) pour aider à réduire l'apatridie dans le monde, qui touche 10 millions de personnes.
La cantatrice Barbara Hendrincks, à Paris, en octobre 2012. (Photo : FRED DUFOUR.AFP)
par Barbara Hendricks, Cantatrice, ambassadrice de bonne volonté du HCR
publié le 17 septembre 2014 à 0h57

Imaginez: si vous n’aviez pas de documents d’identité ni de résidence légale, si vos enfants ne pouvaient pas être enregistrés à la naissance ni aller à l’école, si vous ne pouviez travailler légalement, ni faire une quelconque démarche administrative, ni hériter de biens et si vous aviez peur d’être arrêté à tout moment n’étant pas capable de prouver votre identité. Tout devient difficile : c’est effrayant et inimaginable pour ceux pour lesquels l’appartenance à une nation est une évidence et essentiel pour pouvoir participer dans la société.

10 millions d'apatrides

Mais il y a environ 10 millions de personnes dans le monde pour lesquelles ce n’est pas un jeu d’imagination mais la réalité de leur vie quotidienne. Ils sont apatrides et vivent sans nationalité, qui est le lien juridique liant l’individu à un Etat et facilitant la jouissance de tous ses droits. Une personne apatride n’appartient à aucun pays.

L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies a attribué au Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) le mandat officiel de protéger les droits des millions d’apatrides ainsi que de prévenir et de réduire l’apatridie dans le monde. Le HCR s’est engagé à soulager les souffrances des apatrides en faisant connaître leur situation intenable et en augmentant le nombre d’Etats qui ratifient et mettent en œuvre les deux conventions de 1954 et de 1961 relatives à l’apatridie.

En juin dernier, j’ai visité la Côte d’Ivoire qui comprend l’une des plus importantes populations apatrides de tout le co