Menu
Libération

Le débat sur le voile chez les laïcs tchèques

Article réservé aux abonnés
publié le 17 septembre 2014 à 22h46

Même au sein des sociétés européennes où les immigrés originaires de pays musulmans sont rares, l’islam est au cœur du débat politique. Ainsi, en République tchèque, pays des athées par excellence dans une région bigote, où les esprits s’enflamment de façon déroutante pour ou contre le port du voile dans l’espace public. Il a surgi quasiment du jour au lendemain, au début du mois de septembre. Et ce, alors que cette nation de 10,5 millions d’habitants ne compte que 11 500 résidents musulmans. Tout s’est emballé après qu’une étudiante somalienne en hijab a été contrainte de quitter son école pragoise d’infirmières. Depuis, la polémique oppose les partisans d’un renforcement de la démarche de laïcisation, engagée à la fin de l’ère communiste, à ceux disant vouloir respecter avant tout les libertés individuelles.

Ainsi, Anna Sabatova, célèbre Défenseure des droits auréolée de son statut d'ancienne dissidente du régime communiste, a immédiatement vu dans la décision de l'établissement d'exclure la jeune fille une simple «discrimination insidieuse». Elle a fait savoir que rien n'interdisait le port de signes religieux dans les établissements universitaires. Mais sa sortie a provoqué un véritable tollé au sein de l'ensemble de la classe politique. Zdenek Skromach, vice-président social-démocrate du Sénat et ancien ministre, a jugé la défenseure «totalement incompétente» en la matière. Un député conservateur a considéré qu'il était «légèrement absurde» de