Pendant que la fièvre Ebola fait des ravages en Afrique de l’Ouest, notamment en Guinée, une autre guerre fait rage dans ce pays au richissime sous-sol. Depuis des mois, elle met aux prises des compagnies minières (Rio Tinto et BSGR, le groupe du milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz), le régime du président Alpha Condé, un groupe hétéroclite composé d’hommes d’affaires et de politiques sud-africains, mais aussi le célèbre milliardaire philanthrope George Soros. Et même, en arrière-plan, des personnalités de la gauche et de la droite françaises.
Le feuilleton, qui dure depuis 2008, vient de s'enrichir d'un nouvel épisode avec une demande d'arbitrage officiellement déposée à Washington, il y a quelques jours, par les avocats de BSGR auprès du Cirdi (1). Exclu sans ménagement de la vaste partie de poker minier en cours, le groupe de Beny Steinmetz est décidé à prendre sa revanche. Et BSGR n'hésite pas à faire feu de tout bois : il accuse ainsi un «réseau» sud-africain d'avoir manipulé la présidentielle de 2010 en Guinée pour obtenir des contreparties financières de la part du nouveau pouvoir.
Règles élastiques. L'enjeu de la bataille se situe à 700 km au sud-est de Conakry. Considérée comme le plus vaste gisement au monde encore inexploré, la mine de fer de Simandou attise toutes les convoitises malgré son enclavement. Pour exporter le minerai depuis un port de la côte ouest africaine, il faudra construire une voie de chemin