De Walter Scott à Ian Rankin ou Conan Doyle, l’Ecosse a une littérature (en anglais) plus riche que bien des Etats-nations établis. L’Ecosse a aussi ses poètes et ses peintres, ses rockers et ses footballeurs, ses capitaines d’industrie et ses chefs de guerre. Elle a ses monstres et ses lochs. Et une certaine idée de la nation et de la solidarité partagée par ses citoyens.
Ces signes et ces marques font-ils de l'Ecosse un pays et un Etat ? Les Ecossais ont-ils besoin d'un scottish passport pour résoudre cette question d'identité en lieu et place de leurs papiers britanniques ? Seuls, les Ecossais peuvent répondre à ces questions. C'est à eux de dire ce jeudi si leur communauté passe par cette idée romantique de nation que l'Europe inventa au XIXe siècle. Le débat fut, en Ecosse et dans l'ensemble des îles britanniques, exemplaire. Passionné mais démocratique, sans haine et sans violence. Londres et les Anglais ont certes manié la peur et les alarmes mais jamais, le gouvernement britannique n'a menacé de s'opposer en droit ou de facto à l'indépendance si elle est librement choisie.
Madrid défie déjà la Catalogne et on imagine ce que dirait Paris si pareille idée de référendum venait aux Bretons ou aux Corses.
Depuis la guerre, d'autres pays d'Europe ont connu des divorces de velours et de sang, confirmant ce retour de l'idée de nation. Aux antipodes des Etats-Unis d'Europe de Victor Hugo qui voulait «avoir pour patrie le Monde et pour nation l'Humanité».<