Sur le revers droit de la veste, un badge «Yes». Sur le revers gauche, un pin's représentant les drapeaux écossais et français entremêlés. Christian Allard, 50 ans tout ronds cette année, en est absolument convaincu : les Ecossais vont voter l'indépendance ce jeudi. «C'est une question de bon sens!» Le bon sens, c'est important pour ce sympathique député du Parlement semi-autonome écossais. Le maintien dans l'Europe ? «Bien sûr qu'on va y rester, quel pays va nous en chasser ? C'est du bon sens !» On croirait volontiers qu'il tient son pragmatisme bonhomme de son enfance les deux pieds dans la terre. Christian Allard a grandi à Messigny-et-Ventoux, près de Dijon, dans la ferme de ses parents, aviculteurs. Il est aujourd'hui député dans les rangs majoritaires du Scottish nationalist party (SNP, parti de centre gauche et pour l'indépendance), sans même avoir la nationalité écossaise. Et il trouve tout cela parfaitement normal.
Adolescent, Christian Allard, qui a quitté l'école tôt, a des envies d'ailleurs. A 20 ans, quand la société de transport de poisson qui l'emploie ouvre un poste à Glasgow, il fonce. Il baragouine trois mots d'anglais, mais qu'importe, il apprendra dans les pubs. Evidemment il rencontre une Ecossaise, qu'il épouse, et trente ans plus tard le voilà grand-père de deux petits Ecossais. «Ici, ça n'a pas d'importance de savoir d'où viennent les gens. Je pourrais être chinois, ce serait pareil. Les gens vous prennent pour un Ecossais avant