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Libération
Récit

Ebola : huit personnes lynchées à mort

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Épidémie. Pour une rumeur, une équipe de prévention et des journalistes ont été massacrés en Guinée, mardi.
Une banderole avertit du danger d'Ebola dans une rue de Freetown le 13 août 2014 (Photo Carl de Souza. AFP)
publié le 19 septembre 2014 à 19h46

Ebola tue. Mais désormais aussi à coups de machettes. Vendredi, les corps de huit membres d'une délégation de sensibilisation à l'épidémie ont été découverts dans une fosse commune près du village de Womey, au sud de la Guinée. La délégation avait été prise à partie mardi par des villageois qui accusaient les visiteurs de propager «un virus importé par les Blancs». Certains membres de la délégation ont réussi à s'enfuir, mais cinq responsables locaux et trois journalistes étaient portés disparus jusqu'à la macabre découverte de leurs corps lardés de coups de machettes.

«Sorcellerie». Alors que l'épidémie de fièvre hémorragique continue de décimer trois pays d'Afrique de l'Ouest (2 622 décès et 5 335 cas recensés à ce jour), les rumeurs ont des effets dévastateurs. Fièvre hémorragique foudroyante qui laisse peu de chances de survie au malade contaminé, Ebola a surgi brutalement d'abord en Guinée puis au Liberia et en Sierra Leone.

«Beaucoup de gens croient qu'il s'agit de sorcellerie. Des tas d'histoires circulent sur des pseudo-trafics d'organes ou de corps à des fins inavouables», explique ainsi Miriam Mason Sesay. Jointe au téléphone par Libération, cette Britannique qui vit en Sierra Leone depuis plusieurs années confirme que, dans ce pays aussi, ceux qui luttent contre l'épidémie sont parfois pris à partie : «Des infirmiers ont été agressés par des familles de malades qui préfèrent cacher ces derniers plu