La France a effectué vendredi ses premières frappes aériennes en Irak, détruisant un dépôt logistique aux mains de l’Etat islamique (EI) dans la région de Mossoul (nord-est). Elle devient ainsi le premier pays à engager le feu aux côtés des Etats-Unis. Une intervention politiquement sensible.
Pourquoi l'Irak et non la Syrie ?
En septembre 2013, les pilotes étaient déjà aux commandes de leur avion quand l'ordre de suspendre les raids en Syrie est tombé. La France s'apprêtait à «punir» le régime de Bachar al-Assad pour avoir usé d'armes chimiques contre sa propre population, à Damas. Mais la défection de Barack Obama l'a contrainte à annuler in extremis l'opération. Un an plus tard, c'est dans un pays voisin, en Irak, que les Rafale ont frappé - avec succès - une position tenue cette fois par une faction ennemie de Bachar al-Assad, les jihadistes de l'Etat islamique. Pour justifier ce troisième recours à la force depuis le début de son mandat (après les interventions au Mali et en Centrafrique lancées en 2012), le chef de l'Etat - donc des armées - invoque le danger terroriste, y compris pour la France, et fait le lien avec la Syrie. Les combattants de l'EI, qui sont actifs de part et d'autre de la frontière syro-irakienne, comptent dans leurs rangs de nombreux jihadistes étrangers, dont environ un millier de ressorti