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Libération

Une série américaine va trop loin avec le président vénézuélien

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Vu de Caracas
publié le 19 septembre 2014 à 19h46

Torturé avec un fer à repasser par un agent infiltré du FBI, un trafiquant d'armes chimiques avoue avoir acheté un gaz toxique pour le président vénézuélien, Nicolás Maduro. Lequel en aurait besoin pour faire face aux «troubles civils au Venezuela». La scène, qui se déroule dans le troisième épisode de la série américaine Legends, sortie en août, a déclenché l'ire du gouvernement vénézuélien. La ministre de la Communication, Delcy Rodríguez, s'est emportée le 2 septembre sur Twitter contre un «scénario hollywoodien typique des actions impériales contre les gouvernements légitimes», et a annoncé l'ouverture d'une «enquête» sur les «mensonges et manipulations contre le président Nicolás Maduro».

Le producteur américain Fox 21, propriété du géant médiatique 21st Century Fox, a réagi immédiatement en affirmant que Legends «est évidemment une œuvre de fiction» et en envoyant ses «sincères excuses» au mandataire vénézuélien. Le groupe assure que «les producteurs ne prétendaient pas faire implicitement référence à des événements actuels quand le nom de Maduro a été inclus». Toute comparaison avec les manifestations du début de l'année au Venezuela, qui ont fait 41 morts, dont la moitié est d'ailleurs imputable aux protestataires eux-mêmes, serait donc fortuite… Inspirée du roman d'espionnage du même nom de Robert Littell, la série Legends n'est pour le moment visible qu'aux Etats-Unis sur la