C’est l’un des nombreux paradoxes de la politique afghane. Les résultats du second tour de l’élection, qui remonte à juin, ne sont pas encore connus, mais le pays a un nouveau président : Ashraf Ghani, un économiste de 65 ans. Lors d’une cérémonie de dix minutes, dimanche au palais présidentiel de Kaboul, il a signé un accord de gouvernement d’union nationale avec son adversaire, Abdullah Abdullah.
La nomination d’Ashraf Ghani, qui devrait prendre ses fonctions la semaine prochaine, a été immédiatement saluée par l’ONU, les Etats-Unis et Hamid Karzaï, le président sortant. Soulagés, tous espèrent que cet accord mettra un terme, au moins temporaire, à la crise politique qui paralyse l’Afghanistan depuis plusieurs mois.
Elle avait débuté au lendemain du second tour de la présidentielle, lorsque les premiers résultats donnaient Ashraf Ghani en tête. Abdullah Abdullah, qui l’avait largement devancé au premier tour, s’est insurgé, a crié à la fraude et annoncé qu’il ne reconnaîtrait pas les résultats. S’ensuivirent près de trois mois d’affrontements et, comme souvent en Afghanistan, de négociations.
Fraude. Au terme de celles-ci, Abdullah Abdullah, un Tadjik de la province du Panshir et ancien secrétaire du commandant Ahmed Massoud, se voit proposer de choisir un «Premier ministre exécutif» ou de le devenir lui-même, dans les deux ans. Un poste inédit, les pouvoirs étant concentrés jusqu'à présent entre les mains du président. La créati