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Libération
Récit

Le Kremlin fait les poches d’un oligarque

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Le discret Evtouchenkov, à la tête d’un empire pétrolier, est assigné à résidence et risque sept ans de prison.
publié le 21 septembre 2014 à 19h16

Il n’a ni le charme ni la langue acérée d’un Mikhaïl Khodorkovski, l’ex-patron de Ioukos, qui a fait dix ans de prison pour s’être opposé à la politique économique de Vladimir Poutine. Mais, comme lui, Vladimir Evtouchenkov, quinzième homme le plus riche de Russie, à la tête d’une fortune estimée à 7 milliards d’euros, se retrouve dans le collimateur de la justice.

Le milliardaire à l’allure de triste apparatchik, assigné à résidence en début de semaine dernière, est accusé par le comité d’enquête russe de blanchiment d’argent et de détournement des actions des entreprises du secteur de l’énergie au Bachkortostan (dans l’Oural). Pour avoir, selon les enquêteurs, participé à une opération de privatisation véreuse au début des années 2000, il risque jusqu’à sept ans de prison. Le holding AFK Sistema d’Evtouchenkov contrôle l’un des principaux opérateurs de téléphonie mobile russe, MTS, le premier groupe de tourisme, Intourist, l’une des plus importantes chaînes de cliniques privées, Medsi, et détient 86,7% des actions (avec droit de vote) du groupe pétrolier Bachneft.

«Raid». La procédure qui vise Evtouchenkov et la menace qui plane sur son entreprise rappelle l'affaire Ioukos. Son protagoniste, Khodorkovski, fut emprisonné pour détournement et blanchiment d'argent en 2003, tandis que son empire pétrolier avait été démantelé au profit de l'Etat russe, et plus précisément du groupe Rosneft, dirigé par Igor Setchine, un proche de Vladimir Pout