Menu
Libération

Les Kurdes de Syrie abandonnés à leur sort

Article réservé aux abonnés
Les combattants du PYD peinent à freiner l’Etat islamique.
publié le 21 septembre 2014 à 18h26

C’est un nouvel assaut des jihadistes de l’Etat islamique. A leur manière, brutale et fulgurante, ils se sont emparés de plus de 60 villages du Kurdistan syrien, à proximité de la frontière turque, en seulement cinq jours. Dimanche, ils assiégeaient Aïn al-Arab (Kobané, en kurde), la troisième ville kurde de Syrie. Ils n’en sont désormais plus qu’à une dizaine de kilomètres, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Cette progression éclair a provoqué depuis vendredi la fuite de 70 000 civils, dont des femmes, des enfants et des vieillards. Chargés de sacs et de valises, ils ont rejoint, pour certains après plusieurs heures de marche, la frontière turque. Devant l'afflux de réfugiés, Ankara a été contraint d'ouvrir plusieurs points de passage. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) estime que plusieurs centaines de milliers d'autres civils pourraient s'exiler en Turquie, terrorisés par les exactions des jihadistes. Des réfugiés ont déjà raconté avoir été témoin de décapitations. Selon l'OSDH, une dizaine de civils auraient été exécutés tandis que le sort de 800 habitants de villages pris par l'Etat islamique reste inconnu. L'opposition syrienne en exil dit craindre un «nettoyage ethnique».

Vétustes. En lançant un assaut sur Aïn al-Arab et les villages environnants, Daech (l'acronyme arabe de l'Etat islamique) tente d'abord de prendre le contrôle d'un nouveau tronçon de la frontière turco-syrienne. De