Une femme agonisante, couchée par terre dans la boue d'un bidonville. Personne n'ose l'approcher. On appelle une ambulance. Celle-ci finit par arriver, ses occupants observent la femme à terre puis décident de repartir. Sans la malade. «Trop de symptômes suspects», décrètent les ambulanciers dont le véhicule n'est pas équipé pour accueillir les personnes contaminées par le virus Ebola. «On a fini par trouver une ambulance compatible, mais cette femme est restée à souffrir seule pendant des heures», raconte Anne Boher-Holtz, chargée de communication pour l'Unicef, qui a vécu cette scène ce week-end à Freetown, la capitale de la Sierra Leone.
Porteurs. Dans les trois pays les plus touchés par la fièvre hémorragique (la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia), les mêmes scènes : la peur de la contamination stigmatise ceux qu'on soupçonne d'être porteurs du virus fatal. Lequel se répand comme un feu de brousse incontrôlable, avec une augmentation des nouveaux cas recensés la semaine dernière dans les trois pays quasiment placés en quarantaine. Lundi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a d'ailleurs réitéré son opposition aux restrictions de voyage, expliquant que les annulations de vol «ont des effets économiques néfastes et entravent les efforts de secours et d'assistance, ce qui accroît les risques de propagation internationale».
Le consensus a pourtant fini par émerger sur la nécessaire mobilisation face à ce