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Analyse

La riposte immédiate de l’Etat islamique

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Le monde arabe en ébullitiondossier
Les jihadistes, dont la progression est stoppée en Irak, ont appelé à «tuer de n’importe quelle manière» des Français, et ont menacé d’abattre un touriste enlevé en Algérie.
Des soldats en patrouille Vigipirate, le 16 avril, sous la tour Eiffel. Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agissait d'une des cibles potentielles des trois suspects arrêtés. (Photo Fred Dufour. AFP)
publié le 22 septembre 2014 à 22h36

L’intervention militaire française en Irak n’a pas tardé à susciter un déferlement de menaces de mort de l’Etat islamique (EI). Lundi, peu après que l’organisation islamiste a appelé les musulmans du monde entier à tuer les citoyens des pays membres de la coalition, dont en priorité des Français, un mouvement lié à l’EI a revendiqué l’enlèvement d’un randonneur français en Algérie, près de Tizi Ouzou. Dans une vidéo, le groupe jihadiste algérien «Jund al-Khilafa» (les soldats du Califat) a montré son otage et a promis de l’exécuter dans les 24 heures si la France n’arrêtait pas ses frappes en Irak.

L'enlèvement date de dimanche, mais il entre directement en résonance avec l'appel au meurtre lancé le jour suivant par Abou Mohammed al-Adnani, le porte-parole de l'EI : «Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen - en particulier les méchants et sales Français - ou un Australien ou un Canadien, ou tout […] citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l'Etat islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière.»

Faiblesse. Dans une organisation qui ne laisse rien au hasard, qui a ainsi choisi soigneusement l'ordre d'exécution des prisonniers occidentaux - les deux journalistes américains après les frappes du 8 août, l'Ecossais David Haines après la menace d'intervention britannique -, la haine manifestée par l'EI contre «les méchants et sales Français» témoigne de son obstination.