L’intervention militaire française en Irak n’a pas tardé à susciter un déferlement de menaces de mort de l’Etat islamique (EI). Lundi, peu après que l’organisation islamiste a appelé les musulmans du monde entier à tuer les citoyens des pays membres de la coalition, dont en priorité des Français, un mouvement lié à l’EI a revendiqué l’enlèvement d’un randonneur français en Algérie, près de Tizi Ouzou. Dans une vidéo, le groupe jihadiste algérien «Jund al-Khilafa» (les soldats du Califat) a montré son otage et a promis de l’exécuter dans les 24 heures si la France n’arrêtait pas ses frappes en Irak.
L'enlèvement date de dimanche, mais il entre directement en résonance avec l'appel au meurtre lancé le jour suivant par Abou Mohammed al-Adnani, le porte-parole de l'EI : «Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen - en particulier les méchants et sales Français - ou un Australien ou un Canadien, ou tout […] citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l'Etat islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière.»
Faiblesse. Dans une organisation qui ne laisse rien au hasard, qui a ainsi choisi soigneusement l'ordre d'exécution des prisonniers occidentaux - les deux journalistes américains après les frappes du 8 août, l'Ecossais David Haines après la menace d'intervention britannique -, la haine manifestée par l'EI contre «les méchants et sales Français» témoigne de son obstination.