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Libération

Des effluves de IIIe Reich remontent des caves autrichiennes

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publié le 23 septembre 2014 à 19h26

Depuis l'affaire Natascha Kampusch, cette jeune fille séquestrée pendant huit ans par un déséquilibré, l'Autriche déteste être caricaturée en pays glauque, de caves et de non-dits. Suite au plébiscite du président Waldheim (au passé nazi), puis de Jörg Haider (leader du parti d'extrême droite FPO), tout journaliste osant dépeindre ce bout d'Europe comme un repère de nostalgiques du IIIe Reich se fait immédiatement vilipender. A juste titre. Mais parfois, il arrive que l'Autriche offre au monde une image d'elle si grotesque et déprimante qu'on ne peut que lui reprocher d'alimenter toute seule, comme une grande, le moulin d'une partie des intellectuels occidentaux de gauche, persuadés que, vraiment, quelque chose ne tourne pas rond dans la nation de Freud. Ainsi, la polémique qui a suivi la première en grande pompe, le 17 septembre, du dernier film d'Ulrich Seidl à Vienne.

Ce réalisateur est, après la star célébrée Michael Haneke, l'Autrichien le plus primé dans les festivals internationaux. Ses films, qu'ils soient documentaires ou de fiction, présentent, dans la veine artistique viennoise contemporaine, un pays alpin brutal au subconscient ravagé par la frustration. Dans le dernier en date, Seidl s'intéresse aux activités des Autrichiens dans leurs caves, car ses compatriotes seraient plus enclins que les autres - ce qui reste à prouver - à développer des hobbys saugrenus à l'abri des regards. Présenté hors compétition lors du festival de Venise, le documentaire