Les fabricants occidentaux du monde d’après la Seconde Guerre mondiale se trouvent confrontés à la revanche de leurs colonisés et de leurs colonies.
Partout où l’Empire britannique s’est retiré, plutôt mal gré, les mines laissées en héritage explosent à cadence accélérée : Palestine, Inde, Pakistan, Afghanistan, Irak. Là où le colonisateur français a tenté une évolution parfois moins abrupte, la situation reste très instable : République centrafricaine, Mali, Liban. Quand le «Nation Builder» américain a mis sa patte, il paie très cher les conséquences de ses naïvetés et de son usage immodéré du copié-collé démocratique en prêt-à-porter : Irak, Afghanistan, mais aussi Mexique et Amérique centrale, plus récemment Argentine ne se portent pas bien.
Les Occidentaux, sur le principe établi en 1945, lors du pacte américano-saoudien signé entre le roi Ibn Seoud et le président Roosevelt, sur le croiseur Quincy, profitant des «révolutions arabes» pour régler leurs comptes, ont systématiquement joué le mauvais cheval en se débarrassant de dictateurs antipathiques mais plutôt flexibles en Libye et en Egypte, et en tentant de composer avec des opérateurs politiques proches des Frères musulmans dont ils feignaient de croire qu'il s'agissait d'une version arabe de la démocratie chrétienne.
La Libye est en plein chaos, l’Irak en perdition, l’Afghanistan en désarroi (pour ne pas dire plus), le Pakistan (puissance nucléaire) reste un ennemi réel tardivement découvert par leur protecteu