Menu
Libération
TRIBUNE

Assassinat d’Hervé Gourdel : les jihadistes ne nous diviseront pas

Article réservé aux abonnés
Les musulmans ne sont pas collectivement responsables des méfaits de ceux qui se réclament de l’Islam pour répandre la mort. Rassemblement ce dimanche 28 septembre place de la République à Paris.
. (Illustration Stefano Rossetto)
par
publié le 26 septembre 2014 à 14h11

Ce 24 septembre, Hervé Gourdel a été assassiné par des criminels se revendiquant de l’Etat islamique, groupe terroriste à la terminologie usurpée. Homme simple et ouvert, Hervé Gourdel a eu le malheur de rencontrer la route de bandits sanguinaires dont le moteur et la stratégie doivent être dénoncés sans ambiguïté.

Leur moteur, c’est la recherche d’une pureté dont ils auraient les clés et qui, comme toute logique de pureté, se traduit par l’élimination sans fin des membres de sociétés qu’il s’agit de purifier par le sang. Chrétiens d’Irak et de Syrie, yézidis, juifs, musulmans insuffisamment intégristes ou trop peu jihadistes, Kurdes, occidentaux, blancs, noirs… Les cibles se multiplient sans fin et les crimes se perpétuent sans terme.

Leur stratégie, c’est celle qui consiste à rendre les ponts et les dialogues impossibles entre les peuples et les civilisations. Que cherchent en effet à signifier ces assassins à travers leurs actes macabres à la mise en scène funeste ? Ceci : «Regardez, Occidentaux, comment nous sommes, nous les musulmans.» Qu’attendent en retour ces gens chez lesquels la qualité d’occidental et celle de musulman semblent s’exclure ? Que lesdits Occidentaux se disent : «Voici comment sont les musulmans. Nous devons nous en protéger en les frappant collectivement.» Le terrorisme n’est ainsi pas uniquement une intimidation mais une gigantesque entreprise de séparation haineuse et d’incommunicabilité guerrière.

Aujourd’hui endeuillée, notre nation pourrait voir –