Une série d'attaques à l'explosif et à l'arme blanche visant des commissariats et des lieux publics a fait 50 morts et 50 blessés le week-end dernier dans une localité du Xinjiang, ont fini par reconnaître les autorités chinoises après avoir maintenu pendant quatre jours que le bilan ne dépassait pas deux morts. Ces graves incidents s'inscrivent dans une spirale de violence interethnique qui a fait des centaines de tués au cours des derniers mois. Les heurts ont cette fois pour théâtre Bugur (Luntai en Chinois), une petite ville située à 400 km au sud-ouest d'Urumqi, la capitale du Xinjiang. Selon la dernière version officielle de «l'incident», six personnes ont initialement péri dans quatre attaques coordonnées visant «deux commissariats, un marché et un magasin». Les forces de sécurité auraient ensuite abattu 40 «émeutiers», tandis que quatre policiers auraient péri.
On dénombre aussi des blessés : 32 membres de la minorité ouïghoure, turcophone et essentiellement musulmane, ainsi que 22 Hans, du nom de l’ethnie qui compose l’écrasante majorité de la population chinoise. Grand comme trois fois la France, le Xinjiang est entre autre peuplé de 10 millions de Ouïghours, considérés par Pékin comme une «minorité ethnique»; il y a autant de Han, dont le nombre ne cesse de grossir en raison d’une politique de Pékin les incitant à migrer. A l’égard de ces «minorités», le pouvoir chinois mène, surtout depuis 2009, une politique d’assimilation culturelle, linguistiq