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Libération
décryptage

La France, force de frappe limitée en Irak

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Voulant agir seul mais soumis à l’accord des Américains, Paris n’a effectué que deux raids contre l’Etat islamique.
Des miliciens chiites et combattants kurdes prennent le contrôle de Souleimane Bek, au nord de Bagdad, le 1er septembre 2014. (Photo Youssef Boudlal. Reuters)
publié le 26 septembre 2014 à 20h06

Vendredi, l’armée française n’avait effectué que deux frappes (les 19 et 25 septembre) sur des positions de l’Etat islamique en Irak, depuis le lancement de l’opération «Chammal». Un résultat modeste lié paradoxalement à la volonté d’autonomie manifestée par Paris.

COMMENT EXPLIQUER CE NOMBRE LIMITé ?

Lors du déclenchement des opérations aériennes en Irak, le président de la République a assuré que l’armée française agirait de manière autonome. La réalité est plus complexe : lors d’une frappe, si l’ordre ultime de tir émane bien du commandement français, Paris doit coordonner son action avec le leader de la coalition pour éviter tout incident ou doublon. Autrement dit : agir en concertation avec le commandement américain installé au Qatar, lui-même en liaison avec le QG de Tampa (Floride).

«Les Américains font la police du ciel au-dessus de l'Irak», résume un observateur. Mais refusant de jouer les «supplétifs» de Washington, Paris veut choisir ses cibles en connaissance de cause, sur la base de ses propres renseignements recueillis grâce à des moyens satellitaires et aux missions de reconnaissance effectuées par les Rafale stationnés aux Emirats arabes unis. «Trois jours de reconnaissance ont été nécessaires avant la première frappe, note l'eurodéputé (UMP) Arnaud Danjean, spécialiste des questions de défense. Contrairement aux Américains et aux Britanniques, nous connaissons mal le terrain irakien, et si on veut maît