«Ils veulent rompre avec l'Espagne», titrait dimanche le quotidien la Razon. «Ils nous tendent le piège du Kosovo», réagissait El Mundo, en référence à l'indépendance unilatérale déclarée par le parlement kosovar en 2008 malgré le refus de Belgrade. «Inacceptable menace sécessionniste», imprimait pour sa part ABC, un autre titre conservateur. Autant dire qu'à Madrid, les nerfs sont à vif après que, samedi, le chef de l'exécutif de Catalogne, Artur Mas, a signé à Barcelone un décret l'autorisant à convoquer un référendum d'autodétermination pour le 9 novembre. L'initiative était attendue puisque, en décembre 2013, la majorité des formations du Parlament (le Parlement autonome de Catalogne) s'étaient mises d'accord pour organiser une consultation populaire autour de deux questions : «Etes-vous d'accord pour que la Catalogne dispose d'un Etat propre [solution confédérale] ?» ; «Si tel est le cas, souhaitez-vous qu'il s'agisse d'un Etat indépendant [solution de rupture] ?» Célébrée samedi après midi dans le centre de Barcelone par des centaines de militants hurlant «independencia», la signature du décret par Artur Mas risque toutefois de conduire à une impasse. La majorité des observateurs affirment même que jamais ce référendum n'aura lieu. Outre le fait que Madrid le juge «insensé», ce referendum est inconstitutionnel. En visite en Chine, le chef du gouvernement central, Mariano Rajoy, a
Analyse
La Catalogne persiste dans le référendum
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Le 11 septembre, les Catalans manifestaient pour l'organisation du référendum. (Photo Manuel Fernandez. AP)
par François Musseau
publié le 28 septembre 2014 à 20h06
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