Patrick Stübing, un Allemand de Leipzig, a passé trois ans de sa vie en prison. Son crime : il est tombé amoureux de sa sœur, Susan, dont il a fait connaissance quand tous deux étaient déjà adultes. Ce fut un coup de foudre. Ensemble, ils ont eu quatre enfants - nés entre 2001 et 2005 - dont deux sont handicapés. A la différence de la France, l'Allemagne fait partie des pays (tout comme l'Angleterre, le Danemark, la Grèce, la Suisse ou le Canada) qui font de l'inceste entre frères et sœurs adultes et consentants une infraction pénale spécifique. Patrick et Susan se sont tournés vers la Cour européenne des droits de l'homme pour tenter d'obtenir - en vain - une révision du paragraphe 173 du Strafgesetzbuch, le code pénal allemand, qui interdit toute relation sexuelle entre membres d'une même famille. Les requérants ont jusqu'à présent été déboutés par toutes les instances saisies.
Mais mercredi, le Conseil d'éthique allemand a proposé par 14 voix contre 9 de dépénaliser les relations sexuelles consenties entre frère et sœur adultes, estimant que «protéger un tabou social et fixer des barrières morales» ne relève pas du droit pénal. «Selon toutes les données disponibles, l'inceste entre un frère et une sœur est très rare dans les sociétés occidentales», a insisté le Conseil. Il n'y en a pas plus dans les pays ne pénalisant pas ces relations que dans ceux où elles sont sanctionnées, et, dans la plupart des cas, les frères et sœurs incestueux n'ont pas