Quiconque est familier des Territoires de Judée-Samarie - de ses routes, localités, avant-postes, barrières et établissements industriels et exploitations agricoles -, qu’il appartienne à la population israélienne ou palestinienne, comprend avec une évidence de plus en plus flagrante que l’Etat binational est inéluctable. Cependant, des individus animés de bonnes intentions, des pacifistes s’échinent, d’un trait de plume, à arracher près de 300 000 colons israéliens à leur lieu, à déplacer des localités entières, à modifier le tracé de routes et à refuser de voir la réalité physique et humaine qui, sans désemparer, s’enracine et se renforce en Cisjordanie.
A une époque où l’Ecosse a tenté de se séparer de l’Angleterre, où la Tchécoslovaquie est partagée en deux Etats, où l’URSS et la Yougoslavie ont éclaté en plusieurs Etats, et où des groupes ethniques, qui, pendant des générations, ont vécu dans la sécurité et la coopération au sein de larges entités politiques, aspirent désormais à obtenir une indépendance nationale et linguistique distincte, voilà que ce sont précisément les Juifs, une fois de plus à rebours de l’histoire, qui se greffent sur les Palestiniens. Ce faisant, ils brouillent leur entité et leur identité au cœur du tissu humain d’un peuple étranger contre lequel a été mené, et se mène encore, depuis plus d’un siècle, une lutte sanglante ; un peuple à la religion différente, à la culture différente, à l’histoire différente et au niveau économique différent ; et,