Plus résolus que jamais à défier Pékin (lire ci-contre), les foules de manifestants prodémocrates qui ont été délogées dimanche du centre de Hongkong par des milliers de policiers tirant des salves de gaz lacrymogène sont revenues en force lundi. Il s'agit là de l'acte II d'un affrontement périlleux. Les étudiants, syndicalistes, militants du Parti démocrate, et les membres de franges très diverses de la population du territoire qui composent ce mouvement de «désobéissance civile» ont tous en tête le souvenir de la répression sanglante du mouvement démocratique de Tiananmen, en juin 1989 à Pékin. L'issue dépendra de leur détermination à ne pas céder face au régime chinois, mais aussi et surtout des précautions qu'ils prendront pour ne pas franchir la ligne rouge.
Leur mouvement, Occupy Central with love and peace, a mis ce week-end à exécution sa menace, brandie depuis des mois, d'organiser un sit-in bloquant Central - lieu vital qui est à la fois le quartier des affaires et le siège du gouvernement. Ils réclament le droit d'élire démocratiquement le chef de l'exécutif en 2017. Le gouvernement chinois, qui s'y était engagé formellement lors de la rétrocession de la colonie britannique en 1997, dans le cadre de la formule «un pays, deux systèmes», est revenu sur cette promesse en ne proposant aux Hongkongais qu'un scrutin manipulé du type de ceux qui se déroulent au niveau des villages en Chine. Les candidats ne pourront en effet être plus de «deux ou tro