Le procès le plus attendu de l'année a commencé lundi à Montréal. Douze jurés doivent déterminer si Luka Rocco Magnotta, appelé par la presse internationale le «dépeceur de Montréal», est coupable de «meurtre au premier degré, outrage à cadavre, diffusion de matériel pornographique et harcèlement vis-à-vis du Parti conservateur canadien». Rarement un procès québécois n'a suscité pareille attention. Luka Magnotta, 32 ans, a été arrêté au printemps 2012 à Berlin, au terme d'une chasse à l'homme qui avait tenu le Canada en haleine.
Pied. L'accusé, convoyé en fourgon blindé, est arrivé au tribunal tôt le matin par une porte dérobée avec pull gris, petite moustache et kilos en trop. Dans la tour massive de 17 étages du palais de justice de Montréal, les débats se déroulent dans une salle sécurisée, conçue pour les procès des groupes liés au grand banditisme. Quelques sièges seulement sont réservés au public, et deux salles de retransmission en direct ouvertes aux journalistes.
La sélection du jury a elle aussi été un exercice fastidieux. Plus de 1 600 Montréalais ont été appelés à se présenter à la cour pour sélectionner 12 jurés et deux suppléants. Tous parlent couramment anglais et français, et tous ont su démontrer un esprit ouvert.
L’exercice sera difficile, car le cas Magnotta ne laisse pas indifférent. La découverte impromptue d’un torse, au printemps 2012, est le premier acte de l’un des faits divers les plus sordides du