Etonnant concept que cette formule chinoise d'«un pays, deux systèmes», qui cloisonne et traite différemment deux morceaux d'une même nation. C'est à ce singulier modèle schizophrène initialement proposé par Pékin, que l'ancienne colonie britannique de Hongkong, rétrocédée par Londres en 1997, doit d'avoir gardé depuis lors son système de fonctionnement presque intact et une liberté de parole que lui envie le reste de la Chine. Une «grande muraille» de la censure a été érigée entre les deux. Bien que Hongkong fasse partie de la Chine populaire, pas la moindre image des importants rassemblements prodémocratiques qui secouent le territoire depuis la semaine dernière n'a été publiée dans la presse continentale. Les médias officiels contrôlés par le Parti communiste dénoncent parfois les «manifestations illégales» qui se déroulent à Hongkong, mais sans donner le moindre contexte, rendant l'information incompréhensible. La censure d'Internet s'est mise en chasse de la moindre allusion aux événements de Hongkong afin de s'assurer qu'in fine, presque personne en Chine continentale n'est au courant de ce qui s'y passe. De crainte, sans doute, que l'étincelle démocratique n'embrase tout le pays.
Douane très stricte. «Seule une poignée de personnes» sont au courant, déplore un professeur de journalisme de Pékin. «Chez nous, de telles manifestations auraient déjà été réprimées, les meneurs arrêtés, jugés et co