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Portraits

Hongkong : «J’ai vu de quoi les jeunes sont capables»

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Ce 1er octobre, jour férié, des travailleurs ont rejoint les étudiants dans leur lutte.
Des manifestants bloquent la rue principale de Central, en face du siège du gouvernement, le 1er octobre. (Photo Carlos Barria. Reuters)
par Filippo Ortona, Envoyé spécial à Hongkong
publié le 1er octobre 2014 à 17h20

Depuis vendredi, des jeunes manifestent à Hongkong contre la décision de la Chine de garder le contrôle des candidatures pour l’élection du chef de l’exécutif en 2017. Une violation, selon eux, des engagements de Pékin en 1997 après cent cinquante ans de présence britannique. Ce mardi, jour férié, de nombreux autres manifestants les ont rejoints. Portraits.

«Ils savent que ce qu’ils font est juste»

Phoebe Kwak, 30 ans, a installé sa tente igloo au milieu de Harcourt Road, juste en face du Conseil législatif de Hongkong, là où la grande masse des protestataires afflue depuis quatre jours. Elle est venue avec son fils, Ryan, 7 ans, et son mari, Jimmy Lam Chi-wang.

«On vient d'arriver, on profite de notre jour férié [le 1er octobre est jour de fête nationale chinoise, ndlr], confie la jeune femme réceptionniste dans une compagnie d'export. Comme tous les ans, nous avions participé à la manifestation du Premier Juillet [jour de mobilisation des démocrates en souvenir de la cession de Hongkong à la Chine], mais je n'ai jamais vu rien de similaire à ce qui se passe aujourd'hui.» Phoebe confie qu'avant la vague de manifestations de ces derniers jours, elle était convaincue que cette génération d'étudiants hongkongais était composée par des gosses gâtés, tout «Internet et shopping». Elle a changé d'avis. «J'ai vu de quoi ils sont capables, soit presque tout : ramasser les ordures d'une foule énorme, organiser les déplacements, les secours, ramener l'eau, organiser les soutiens, les communications… Ils savent que ce qu'ils font est juste.» Malgré les lacrymogènes, la fête nationale et les tensions, elle se sent pleinement chinoise : «Je suis une hongkongaise en Chine, qui est mon pays.»

 «J’espère que l’on pourra un jour retourner au système d’avant»

Terry Mao Shun-wai, 32 ans, cheveux déjà grisonnants, distribue des bouteilles d’eau en face de l’entrée du Conseil législatif, dans l’une des dizaines d’assemblée spontanées qui, depuis lundi, surgissent partout.

«Je suis venu parce que j'étais préo