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Reportage

Hongkong : «Si on ne crie pas, le silence nous anéantira»

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Hongkong, la révolution des parapluiesdossier
Démonstration de force de la contestation prodémocratie, ce mercredi, jour de la fête nationale chinoise. Pékin, qui craint la contagion, cherche à éteindre un mouvement qui montre ses premiers signes de divisions.
Dans le district de Kowloon, à Hongkong, le 30 septembre. (Photo Anthony Wallace. AFP)
publié le 1er octobre 2014 à 19h46
(mis à jour le 2 octobre 2014 à 16h26)

Plus nombreux que jamais, les manifestants prodémocratie ont occupé mercredi le centre-ville de Hongkong, cette fois pour une démonstration de force le jour de la fête nationale chinoise. L’hymne national de la République populaire, joué lors d’une cérémonie de lever du drapeau en présence d’officiels communistes, a été hué au loin par des manifestants, tandis qu’un des dignitaires conviés a ouvert un parapluie - symbole de résistance - pendant la célébration. Le mouvement «Occupy Central» est en effet connu sous le nom de «révolution des parapluies», l’objet servant de bouclier contre les gaz au poivre de la police.

Laisser pourrir. Les forces de l'ordre se sont faites pratiquement invisibles mercredi, laissant la rue à la contestation, évacuant même certains sites à l'approche des foules joyeuses et revendicatrices qui exigent un scrutin pleinement démocratique en 2017. Les manifestants se sont appropriés en partie le quartier de Central, désormais jalonné de tentes, de toute une logistique destinée aux acteurs du sit-in et décoré de pancartes qui servent d'ex-voto démocratiques. «Si on ne crie pas dans le silence, le silence nous anéantira», lit-on ici, et encore : «Sans combat, pas de changement.»

La détermination est là, mais pour combien de temps encore ? L'absence policière semble indiquer une volonté des autorités de laisser pourrir le mouvement. Afin de conjurer une telle éventualité, l'une des porte-parole du sy