Ailleurs, l'affaire aurait fait scandale. Pas au Brésil, s'étrangle la presse. Il aura fallu l'œil exercé d'une journaliste de O Globo, le grand quotidien de Rio, pour épingler deux des trois principaux candidats à la présidentielle de dimanche sur leur penchant pour les chaussures de luxe. Favorite du scrutin, la présidente sortante Dilma Rousseff (Parti des travailleurs), qui brigue un second mandat, fait campagne dans un modèle signé d'une grande maison française où la paire la moins chère coûte près du double du salaire minimum brésilien, soit 233 euros…
Son adversaire de centre droit, le sénateur Aécio Neves (Parti de la social-démocratie brésilienne), en troisième place dans les sondages, préfère, lui, un célèbre chausseur italien. Mais on n’en attendait pas moins de ce fringant héritier politique, qui tente à grand-peine d’assagir son image de jet-setter.
Les goûts de luxe de Dilma Rousseff, en revanche, ont surpris. Et pas seulement parce que l'héritière de Lula représente la gauche. Jusqu'ici, on ne connaissait qu'une seule coquetterie à la chef de l'Etat : sa coupe de cheveux dans le vent, signée Celso Kamura, hair stylist de São Paulo. Chaque fois que son illustre cliente doit prononcer un discours à la nation, «Kamurete» - comme elle l'appelle affectueusement - se déplace jusqu'à Brasília, la capitale, pour la coiffer et la maquiller. Un caprice qui coûte aux coffres publics la modique somme de 1 000 euros la séance. Côté vestimentaire, cependant,