Le doute n’est plus permis : les jihadistes sont de retour dans le nord du Mali. S’ils n’avaient jamais totalement déserté cette zone immense et aride, il apparaît clairement qu’ils sont parvenus à se réorganiser pour multiplier les attaques contre les forces de l’ONU déployées sur le terrain, dans le sillage de l’opération militaire française Serval.
Dans le nord du Mali, il ne se passe plus une semaine, ou presque, sans que les unités de la mission de l’ONU (la Minusma) ne soient victimes d’attaques sanglantes. La dernière en date a eu lieu ce vendredi 3 octobre au matin, près de Gao, sur l’axe reliant Menaka à Asongo. Neuf soldats du contingent dépêché par le Niger ont trouvé la mort. Ce bilan, encore provisoire, est le plus lourd jamais enregistré par la Minusma depuis le début de son déploiement en juillet 2013. Cette attaque, qui a été menée par des hommes lourdement armés circulant sur des motos, survient à la veille de la célébration de l’Aïd-el-Kébir.
Plusieurs groupes opèrent dans ce secteur, mais le plus actif est le Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), qui avait fait de Gao son fief jusqu'à l'intervention française en janvier 2013. Interrogé par l'AFP, un officier nigérien a accusé «les Arabes du Mujao» d'avoir «formé une alliance avec des milices peules dans la région de Gao pour faire le coup».
Il y a quelques jours, le responsable des opérations de maintien de la paix de l'ONU, le français Hervé Ladsous, avait publ