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Libération

Les triades chinoises de retour à Hongkong

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Occupy . Pékin est soupçonné d’avoir fait appel à la mafia pour attaquer des manifestants prodémocratie.
par Philippe Grangereau et Filippo Ortona, Envoyé spécial à Hongkong
publié le 3 octobre 2014 à 19h56

Des centaines de malfrats bien organisés, menés par des militants pro-Pékin portant parfois des masques hygiéniques dissimulant leurs visages, ont attaqué vendredi après-midi un sit-in isolé du mouvement prodémocratique. Les tentes de la trentaine d'étudiants qui campaient à un carrefour du quartier de Mongkok ont été détruites et les barrières qu'ils avaient érigées démantelées par ces agresseurs violents crachant des injures. La police n'a pas bougé le petit doigt, cette inaction incitant la foule à hurler «la police est avec "les triades" [la mafia chinoise, ndlr]

«Ce sont les triades, je les reconnais à leur comportement, à leurs insultes, à leurs méthodes. Certains d'entre eux ne sont même pas de Hongkong mais de Chine continentale», témoigne Tang Kam-hong, un photographe de 28 ans qui habite le quartier. Les malfaiteurs étaient menés par des membres d'un groupement pro-Pékin reconnaissable à ses rubans bleus.

La fédération des étudiants de Hongkong, coorganisatrice du mouvement «Occupy Central», a dénoncé cette «attaque de manifestants pacifiques par les triades». Affirmant que «la police et le gouvernement» avaient «fermé les yeux» sur ces agressions, la fédération a du même coup annoncé qu'elle renonçait à participer aux négociations proposées la veille au soir par le chef de l'exécutif Leung Chun-ying - négociations que cette organisation avait initialement bien accueillies.

Rien ne prouve que les autorités chino