Face à ce problème crucial, le gouvernement patine. Il prévoit de construire d'ici à 2050 un centre de stockage permanent, mais se heurte à de vives oppositions. Pour tenter de sortir de l'impasse, il a réuni 13 experts au sein d'une commission chargée de sonder l'opinion publique. En octobre, le groupe rendra une série de recommandations au gouvernement. «Cela va certes faire avancer le dossier, mais lentement. Il faudra aussi un travail de lobbying dans les médias pour réussir à convaincre la population», commente Chung Bum-jin, du département d'ingénierie nucléaire de l'université Kyunghee.
Restera ensuite à trouver un site pour conserver ou éliminer ces déchets hautement radioactifs. Les précédentes tentatives ont été accueillies avec véhémence au niveau local. Il aura fallu 19 ans pour valider le projet de premier dépôt de déchets faiblement et moyennement radioactifs de Gyeongju, dans le sud-est du pays. L’installation, achevée en juin, entrera en service dès qu’elle aura reçu l’aval de la Commission de sécurité et de sûreté nucléaires.
Pour résoudre ce casse-tête, Séoul caresse également une autre idée, jusqu'alors inenvisageable: obtenir le droit de retraiter ses combustibles usés. Pour l'instant, un accord signé avec les Etats-Unis en 1972 le lui interdit formellement. Mais à mesure que les déchets s'accumulent, ce scénario s'est progressivement frayé une place dans le débat public. D'un point de vue industriel et commercial, la maîtrise de l'intégralité du c