Le suspense va durer jusqu’au bout. Au terme d’une campagne mouvementée, l’issue de la présidentielle de dimanche au Brésil est imprévisible. Avec 40% des intentions de vote, la présidente sortante Dilma Rousseff (Parti des travailleurs, PT), qui brigue un second mandat, est largement favorite. Mais la bataille est serrée parmi ses adversaires les mieux placés pour l’affronter dans un éventuel ballottage. En seconde et troisième place, l’écologiste Marina Silva, candidate du Parti socialiste brésilien (PSB), et le sénateur Aécio Neves, du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, centre droit), sont presque au coude à coude : 24% pour elle, 21% pour lui.
Le scrutin prend des airs de référendum sur le maintien ou non du PT à la tête du Brésil. Or, une victoire de sa candidate dès le premier tour n’est plus écartée. Un scénario impensable il y a encore un mois. Car, pour le parti de l’ex-président Lula, cette élection s’annonçait comme la plus difficile depuis son arrivée au pouvoir en 2003 : concurrence à gauche avec le candidat socialiste Eduardo Campos, tué dans un crash d’avion, en août, et remplacé par Marina Silva ; fronde sociale inédite, l’an dernier, contre le délabrement des services publics ; accusations de corruption en pleine campagne. Le tout, sur fond d’entrée en récession de la septième économie mondiale.
L’entrée en lice de Marina Silva a bousculé la donne électorale. Noire, née dans la misère, cette femme intègre, transfuge du PT, incarne le changement r